9 Sep

The British & Irish Film Festival Luxembourg

Les projections attendues de la rentrée sont sans aucun doute celles de la 11e édition du British & Irish Film Festival Luxembourg. Du vendredi 18 au samedi 26 septembre 2020, 14 longs-métrages et quelques courts métrages indépendants britanniques et irlandais seront projetés. Rendez-vous au Ciné Utopia au Limpertsberg, au Kinepolis Kirchberg ainsi qu’à la Cinémathèque du Luxembourg-ville pour regarder ces films inédits et souvent drôles. The High Note ou The Racer ouvriront et clôtureront le festival.

Crise sanitaire oblige: les séances de questions-réponses se feront à distance, les invités seront retransmis en direct, le traditionnel quiz autour du cinéma et le séminaire sur les courts-métrages se feront en ligne. http://www.bifilmseason.lu/.

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26 Août

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

Adapté d’un roman de Guillaume Laurant, (publié en 2006 sous le titre Happy Hand, au #Seuil), sur une main amputée qui tente de rejoindre son corps, J’ai perdu mon corps est un film d’animation poétique sur l’abîme de la solitude, la fragilité des souvenirs, la perte de ce qui nous est cher, et l’inconsistance du présent. « C’est vraiment en le réalisant que j’ai aimé cette possibilité que m’offrait le film de passer d’un registre à l’autre, de l’action au sensoriel, du thriller au film d’épouvante… C’est le sujet en soi qui imposait de mélanger les genres, et ça, c’était un vrai bonheur » précise Jérémy Clapin, qui cinéaste reconnu pour ses courts-métrages animés au climat étrange et aux personnages mal dans leur peau, aime passer par le corps métaphore de la solitude.

Dans J’ai perdu mon corps, un va-et-vient entre passé et présent nous invite à réfléchir à la fatalité dans la vie de Naoufel, un jeune homme qui rêvait d’être à la fois pianiste et astronaute, et qui devient, après la mort de ses parents, livreur de pizzas. On découvre au fil d’une narration serrée, l’accident qui l’ampute et cette main incarne la détresse affective de ce jeune homme, un peu paumé, auquel elle appartient et qu’elle cherche à retrouver. Sa rencontre via un interphone avec Gabrielle, une bibliothécaire est une lueur joyeuse dans ce film intimiste et mélancolique d’une beauté pure, à la fluidité hypnotique mêlant le trait léger du dessin animé et le réalisme des images de synthèse.

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin / 1h22min (2019)

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19 Août

Les parfums de Grégory Magne

Dans un film sensible et délicat, Grégory Magne nous entraîne à la suite de son héroïne, Anne Walberg (Emmanuelle Devos),  vers le monde invisible des parfumeurs. Entre la créatrice de parfums et son chauffeur naît une douce affinité, sans enjeu amoureux, c’est assez rare pour être agréable. Il (Grégory Montel) la transporte et supporte son arrogance. Elle fut un « nez » recherché par les plus grands parfumeurs du monde, et cherche à protéger son odorat. Dans l’ombre de cette femme d’exception,  le chauffeur aspire à une autre vie. Les parfums esquisse aussi la rencontre de deux êtres vulnérables et solitaires. Si le cinéaste insiste un peu trop souvent sur les déplacements, ce long métrage a un charme particulier.

Les parfums de Grégory Magne / 1h40min / avec Emmanuelle Devos, Grégory Montel et Gustave Kervern

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14 Août

L’Été – Albert Camus

« Il y a aussi une volonté de vivre sans rien refuser de la vie, qui est la vertu que j’honore le plus en ce monde. », lit-on dans ce court recueil de textes lyriques, L’Été.

Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes, en passant par Tipasa. Exaltation de la nature, mais aussi impressions et méditations sur la condition humaine et recherche du bonheur irriguent la poésie de ces récits . Dans Retour à Tipasa, Albert Camus retourne visiter les ruines romaines du village littoral de Tipasa, qu’il avait aimé et célébré quinze ans plus tôt. Il évoque l’impression renouvelée que fait sur lui la solennité du site, lieu de confluence entre l’histoire, la nature et le mythe. Ses pierres, la mer, le vent, le mont Chenoua aux courbes douces, les odeurs de romarin en fleurs, le chant des insectes, …, à la description du paysage s’ajoute l’émotion de le retrouver intact, malgré le temps et qui fait éprouver à l’auteur un bonheur qui s’apparente à un sentiment d’éternité. A l’endroit où Camus aimait se tenir à Tipasa, une stèle toute simple lui rend hommage avec ses mots gravés: « Je comprends ici ce qu’on appelle gloire. Le droit d’aimer sans mesure. »

L’été- extraits de Noces suivi de L’été- Folio-Gallimard, 9782070337774, 144 pages, 2 €.

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12 Août

Été 85 de François Ozon

L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer est sauvé du naufrage par David, 18 ans. Alexis aurait-il rencontré l’ami de ses rêves ? Nous sommes au Tréport, ville ouvrière de la côte normande. Alexis, en vacances, hésite encore entre arrêter sa scolarité pour travailler comme son père, docker sur le port, ou poursuivre ses études. Il y est encouragé par un professeur de français qui décèle en lui des aptitudes. Inspiré par le roman de l’écrivain anglais Aidan Chambers : La danse du coucou, Francois Ozon peint la passion entre deux adolescents quelques semaines de l’été 85. L’amour n’est pas forcément ce que l’on croit et mène à la désillusion mais ,  « Le plus important, c’est d’échapper à son histoire », conclut le narrateur à la fin du récit et aux déterminismes de l’existence. A la fois solaire et sombre, raconté à travers une mémoire fragmentée, cet apprentissage amoureux est aussi le récit d’une époque. Un teen-movie porté par deux jeunes comédiens excellents.

Été 85 de François Ozon / 1h40min / avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin et Philippine Velge

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5 Août

WOMAN de Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova

Après le témoignage saisissant de Norma qui relate ce qu’elle a traversé : agressions sexuelles dans l’enfance et trafic humain, la séquence d’ouverture du film est une respiration, une scène en plein milieu de l’océan Pacifique où une apnéiste évolue à plus de 20m de profondeur. Woman, le Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova a donné la parole à 2 000 femmes dans 50 pays, afin qu’elles soient entendues ! Enfin ! Face à la caméra avec un arrière-fond identique, ces visages et ces langues multiples dévoilent une intimité, et à travers différentes expériences de la maternité, de l’amour, de la violence, de leur corps, vulnérabilité et force, peurs et fêlures de celles qui représentent la moitié de l’humanité. De ces témoignages intimes et poignants de femmes, kaléidoscope porté par des images sobres et belles, émane un tableau de la condition féminine dans le monde. Bouleversant !

Woman d’Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand, Film français, 1 h 48

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22 Juil

Ex Libris : The New York Public Library de Frederick Wiseman

Dans Ex Libris : The New York Public Library, Frederick Wiseman nous invite à une immersion au cœur de la grande bibliothèque de New York, une institution qui relève à la fois du financement public et du mécénat privé. On y trouve évidemment des livres, la New York Public Library en renferme six millions, mais c’est aussi un lieu culturel d’échanges, de partages, de concerts et de conférences.  Ni interviews, ni musiques, ni voix-off ne rythment ce long documentaire, le film se déroule au tempo du mouvement de groupes captés par la caméra, dans la grande bibliothèque centrale située sur la 42e Rue, et, dans les quatre-vingt-dix annexes. Démocratie. Disséminée  jusque dans les quartiers défavorisés de la ville, elle est l’emblème d’une vision humaniste de la société où le savoir et les connaissances partagées demeurent une voie d’émancipation. Ces lieux de vie offrent un autre visagede l’Amérique d’aujourd’hui : un vivier de savoirs, d’entraide et de démocratie.

Ex Libris : The New York Public Library, documentaire de Frederick Wiseman, 3h25.

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15 Juil

La Bonne Épouse de Martin Provost

« La bonne épouse est avant tout la compagne de son mari, ce qui suppose oubli de soi, compréhension et bonne humeur »,c’est l’un des premiers piliers sur lequel repose l’enseignement de Paulette Van Der Beck (Juliette Binoche), dans son école ménagère, à de jeunes filles modestes. Des « piliers » qui voleront bientôt en éclat : nous sommes en mai 1968. Pour inculquer les rudiments de parfaite femme au foyer, deux autres femmes sont à la tête de l’école ménagère, Gilberte (Yolande Moreau) et une religieuse sévère, sœur Marie-Thérèse (Noémie Lvovsky) et les situations burlesques s’enchaînent nous rappelant que ces écoles ont bel et bien existé. L’optimisme règne dans cette comédie qui explore les débuts de l’émancipation féminine avec ce léger vent de fraîcheur de la scène finale enlevée et colorée, mais il manque ce je ne sais quoi pour le rendre tout à fait convaincant et nous emporter.

La Bonne Épouse, à découvrir en salle.

La Bonne Épouse de Martin Provost / 1h49min / avec Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky.

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