8 Juil

De Gaulle de Gabriel Le Bomin

En lançant le 18 juin 1940, depuis les studios londoniens de la BBC, son appel à la résistance, Charles De Gaulle, général inconnu de 49 ans et père de trois enfants fait alors figure de Don Quichotte. Sa voix qui va rallier des milliers d’hommes et de femmes, alors que la France vient de céder devant l’Allemagne nazie résonne encore.

Ce jour-là, De Gaulle en appelant à la résistance fait basculer sa vie pour sauver l’honneur de son pays.

Le biopic de Gabriel Le Bomin relate ces jours d’avant l’appel et ménage une tension.

On suit en parallèle le temps des décisions politiques et la vie de famille. On découvre un De Gaulle attentifavec sa seconde fille Anne (1928-1948) atteinte d’une trisomie 21. Porté par les excellents Lambert Wilson et Isabelle Carré, ce long-métrage très bien ficelé tient le spectateur en éveil. Un film indispensable.

A découvrir dès maintenant au cinéma.
De Gaulle de Gabriel Le Bomin / 1h49min / avec Lambert Wilson, Isabelle Carré et Olivier Gourmet.

 

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1 Juil

L’Association Luxembourgeoise de la Presse Cinématographique (ALPC) rejoint la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique (FIPRESCI)

L’Association Luxembourgeoise de la Presse Cinématographique (ALPC), est désormais « section nationale » grand-ducale de la Fédération Internationale de la PRESse CInématographique (FIPRESCI).

Née en juin 1930 à Bruxelles, désormais installée à Munich et présidé par la française Isabelle Danel, la FIPRESCI regroupe des journalistes d’une cinquantaine de pays de tous les continents de la planète. Son but est : « la promotion et le développement de la culture cinématographique et la sauvegarde des intérêts professionnels ».

Chaque année un prix FIPRESCI est décerné par un jury composé de membres de la fédération dans une soixantaine parmi les principaux festivals de cinéma internationaux de cinéma (Cannes, Berlin, Venise, Toronto, Palm Springs, Hong Kong, Thessaloniki…) et, depuis 1999, l’ensemble des membres de la fédération  décerne au meilleur film de l’année  le Grand prix de la FIPRESCI remis à l’automne à l’occasion du Festival international du film de San Sebastian en Espagne.

Depuis 2014, L’ALPC regroupe les critiques de cinéma et journalistes spécialisés dans le domaine cinématographique de différents médias grand-ducaux. Elle organise des jurys presse lors des différents festivals de cinéma nationaux : LuxFilmFest, CinEast, British & Irish Film Season et participe au jury de la critique du Festival du film italien de Villerupt. Ses membres votent également pour leur « Film de l’année ». L’affiliation de l’ALPC à la FIPRESCI est une reconnaissance internationale du sérieux de sa démarche  et de la qualité du tavail de la presse cinématographique luxembourgeoise. Une reconnaissance qui va de pair avec celle de l’ensemble du secteur cinématographique national.  Les membres de l’ALPC seront désormais invités à participer à des jury de critique de cinéma au niveau international et cela sur plusieurs continents.

Informations : https://fipresci.org

Contact : president.alpc@gmail.com

Logo ALPC

10 Juin

Little Joe de Jessica Hausner

Fable d’anticipation, Little Joe de Jessica Hausner, raconte l’histoire d’Alice, mère célibataire et phyto-généticienne chevronnée, qui travaille pour une société spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur très particulière, remarquable rouge-vermillon, à poils longs, qui aurait la vertu, outre d’exhaler un parfum délicieux, de rendre heureux son propriétaire, à condition qu’il en prenne bien soin, qu’il la protège et qu’il lui parle. À mesure que la plante croît, Alice est saisie de doutes : cette plante n’est peut-être finalement pas aussi inoffensive que ne le suggère son petit nom : Little Joe. On aura reconnu un grand motif du cinéma de science-fiction, et, ce film étrange à la beauté plastique maîtrisée, reflète un monde devenu aseptisé, où le bonheur est le fruit d’une manipulation génétique et où les humains se transforment progressivement en mutants.

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19 Mai

A couteaux tirés de Ram Bergman

Le producteur Ram Bergman, qui collabore avec Rian Johnson depuis ses débuts, savait que À couteaux tirés s’inspirerait des classiques policiers pour les moderniser : « On commence par se dire qu’on a déjà vu ce genre de film, qu’on sait comment cela fonctionne, mais on se prend au jeu et on se rend compte qu’on s’investit à fond dans les personnages. Le film devient alors beaucoup plus profond et bien plus ambitieux que ce à quoi l’on croyait s’attendre ».

Et de fait, le film nous entraîne dans les pas de Benoît Blanc (Daniel Craig) , engagé par un commanditaire anonyme afin d’élucider une affaire de meurtre. Célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey est retrouvé égorgé dans son somptueux manoir, le soir de ses 85 ans. Un manoir, une famille qui s’entre-déchire autour d’un héritage., des employés, un meurtre. Quel est le coupable ?

On comprend très vite que chacun des membres de la famille, aurait eu une bonne raison d’égorger le père. Quelle galerie de personnages drôlement retors ! Que de détours narratifs dans À couteaux tirés !  L’enquête criminelle entre mensonges et fausses pistes, avec des référence à Agatha Christie ou au jeu du Cluedo, est délicieusement jubilatoire !

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2 Avr

Jumbo, Zoé Wittock – Luxfilmfest Home Edition

 

CrEn cette période singulière où les cinémas gardent leurs portes closes, le monde du cinéma transporte la toile au sein de tous les foyers, avec une sélection de ses productions, coproductions, sur les plateformes VOD.lu et PostTV. Cette initiative, originale et inédite, permet de soutenir le cinéma indépendant, les auteurs et de divertir les cinéphiles durant cette période difficile, en allant au cinéma depuis leur canapé.

Retrouvez en exclusivité, une sortie online du film JUMBO, de Zoé Wittock, avec Noémie Merlant et Emmanuelle Bercot, initialement prévu de sortir en salles le mercredi 18 mars. Jumbo, c’est l’histoire de Jeanne, une jeune femme timide, qui travaille comme gardienne de nuit dans un parc d’attractions. Elle vit une relation fusionnelle avec sa mère, l’extravertie Margarette. Alors qu’aucun homme n’arrive à trouver sa place au sein du duo que tout oppose, Jeanne développe d’étranges sentiments amoureux envers Jumbo, la nouvelle attraction phare du parc. Séduite par les lumières rouges, les chromes rutilants et les pistons hydrauliques huilés du manège, elle entame une relation étrange avec la machine.

Une histoire d’amour non conventionnelle entre une jeune femme et une machine.

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Crédit photo : Les Films Fauves

19 Oct

The art of loving (1978) de Maria Sadowska, une pépite

Un film, un débat

«L’art d’Aimer» (The Art of Loving) de Maria Sadowska projeté sur les écrans lors du CinEast est un film au rythme trépidant et très émouvant.

Michalina Wisłocka, l’héroine du film, tente éperdument de faire éditer son livre : l’art d’aimer et se heurte aux instances politiques et religieuses en Pologne. Elle dispense des conseils à qui veut bien l’entendre pour une sexualité épanouie des hommes et des femmes.

Vous n’avez pas suivi le débat, après le film «L’art d’Aimer» (The Art of Loving) de Maria Sadowska? Voyez le film,  le 20 octobre avec à l’esprit l’essentiel de questions soulevées lors du débat qui a suivi la projeciton du film le 8 octobre à l’abbaye de Neumünster.

Anne Schaaf (AS) est une journaliste indépendante qui écrit sur des sujets culturels et sociaux. Au cours de ses études d’histoire, elle a beaucoup travaillé sur le féminisme et la sexualité dans l’historiographie. Le sujet de sa thèse était la campagne «Por-NO» d’Alice Schwarzer et la « révolution sexuelle » en Allemagne. Isabel Scott (IS) a complété sa maîtrise en études de genre à la London School of Economics and Political Science en 2013. Elle est actuellement chargée de créer le premier centre luxembourgeois dédié à la promotion de la santé sexuelle à l’échelle nationale. Lors de son temps libre, elle présente une émission de musique hebdomadaire à Radio Ara.

Le combat mené par Michalina Wisłocka est-il achevé?

Martyna Adamska, (ci-dessous sur la première photo) organisatrice du débat a interrogé tour à tour Anne Schaaf et Isabel Scott. sur les sujets de l’éducation, du sexe et du pouvoir, du nouveau conservatisme, du rôle des réseaux sociaux, de l’actuel discours au Luxembourg  et des effets de la révolution sexuelle. Tout un programme !

Isabel Scott (IS) et Alice Schwarzer ont constaté que le discours sur la sexualité n’est toujours pas libéré même si de multitudes d’informations existent et que le chemin sera encore long jusqu’à l’égalité de la femme. La révolution sexuelle n’était pas une vraie révolution, mais plutôt une « vague commerciale« . Il n’y a pas en Pologne de changement sociétal, la sexualité est toujours une préoccupation soulevée récemment par la politique sur le sujet de l’avortement.

Il y a toujours un tabou autour du plaisir féminin ou du corps. C’est un sujet qui est difficile à mettre en mots.

Le film l’Art d’aimer donne l’impression que l’obstacle principal pour la publication du livre était lié au fait que les officiels (communistes masculins) craignaient la perte de leur pouvoir. Le sexe c’est toujours un sujet dangereux, il y a (eu) des campagnes anti-porno et il y a les des points de vue d’ experts différents qui pensent que la pornographie ne compromet pas la société et ceux qui disent aussi le contraire. Il faut dire également que l’industrie de la pornographie a une force capitaliste gigantesque et représente un grand potentiel de violence.

L’éducation sexuelle à l’école est limitée à l’aspect biologique, à la reproduction et à la contraception. Il manque du coup l’approche holistique qui comprend plusieurs perspectives : études de genre, linguistique, sociologie, droit, médécine, économie, etc…

Le projet d’ Isabelle Scott (initié par le gouvernement Luxembourgeois et partie de la stratégie nationale de la promotion de la santé) approche le sujet d’un point éducatif, car c’est la première étape pour ouvrir le discours.

L’éducation ce n’est pas seulement pour les enfants ou les adolescents, mais également pour les adultes, les parents, les professeurs. Il y a toujours des personnes qui ont des problèmes pour nommer les parties de corps.

C’est Michel Foucault qui constatait (pendant les années 70) que la première fois qu’on parlait de sa vie sexuelle c’était pendant la confession. Le sujet a toujours eu du coup, une connotation négative pour les femmes ainsi que pour les hommes.

Au Luxembourg où des milieux culturels, des religions et des origines différentes se réunissent, il y la possibilité d’inventer une nouvelle langue commune sur sujet. C’est un défi de société, à relever !

Propos recueillis par Julia Wack, Equipe du festival CinEast

Sur les écrans, le 20 octobre
Sur les écrans, le 20 octobre

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16 Oct

Ce qui est accordé aux femmes…

Solidarity According to Women,

Le long-métrage documentaire Solidarity according to Women de Marta Dzido et Piotr Śliwowski met en lumière les héroïnes souvent oubliées, du mouvement Solidarnosc. Ces femmes prêtes à tout pour contrecarrer la politique de Jaruzelski. Portraits de ces femmes, noms égrénés, quand leur action tend à être marginalisée parce qu’elles aurant fait leur devoir?

Leur détermination a pourtant contribué à des changements politiques majeurs, quand en août 1980, des femmes ont fermé les portes du chantier naval de Gdansk et ont commencé la vraie grève. Le 6 février 1989, les représentants du pouvoir communiste et ceux du mouvement d’opposition «Solidarność» entamaient des discussions qui ont marqué le début de la transmission pacifique du pouvoir en Pologne, une seule femme y siégeait, Grażyna Staniszewska.

Certaines de ces activistes ne sont plus, d’autres témoignent, dont Ewa Ossowska. Aux côtés de Lech Walesa dans la lutte, elle vit à présent à Naples et revenant sur les lieux de son combat éprouve l’émotion et la sagesse d’une femme rayée de cette histoire.

Une enquête menée avec délicatesse par Marta Dzido, au coeur des destins qui ont basculé, il y a trente ans. Elle découvre les facettes d’une histoire qui ne cesse de s’écrire. Le plus récent combat étant celui des organisations féministes polonaises et les manifestations contre un projet de loi sur l’avortement qui prévoit de durcir une des législations les plus restrictives d’Europe.

 

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