24 Juil

Le chien attaché au poteau électrique – Nouvelle Donne

La première nouvelle Le chien attaché au poteau électrique plante le décor et donne son nom au recueil. Un récit concis et efficace d’Anne-Elisabeth Desicy Friedland, visuel et suffisamment stéréotypé pour en faire un court-métrage : le chien, le bar miteux, les abrutis dans un espace aux confins de l’Ouest américain. La conteuse est l’une des voix singulière qui résonne dans ce livre, avec celles des huit autres auteurs, qui sont aussi animateurs de la revue en ligne Nouvelle Donne, consacrée à la promotion de la nouvelle littéraire : Corine Sylvia Congiu, Brigitte Niquet, Léo Lamarche, Sophie Germain, Dominique Perrut, Thomas Friedland, Jean-Michel Calvez, Nathalie Barrié. Tous ont des univers très différents et reflètent quelque chose en nous.Rêveuses, désabusées, poignantes, certaines violentes, d’autres loufoques, les nouvelles de ce recueil entrouvrent une fenêtre sur des pans de vies et sont teintées d’une atmosphère très particulière.

A dévorer cet été !

Vient de paraître : Le chien attaché au poteau électrique – Nouvelle Donne – #LaChambredEchos – 168 pages – 16,00 €

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3 Juil

Femmes de Fer d’Alain Missoffe et Philippe Franchini

« Il y a quelques années, un de mes proches amis, Philippe Franchini, historien ayant beaucoup écrit sur l’Indochine et le Vietnam, et avec lequel je partage la passion de ces horizons lointains où j’ai vécu de nombreuses années, m’a sollicité au sujet des Wendel, ma famille maternelle », écrit Alain Missoffe, en avant-propos de Femmes de fer. Il poursuit : « Les Wendel… Cette longue lignée industrielle de Lorraine, dont j’ai entendu parler toute ma jeunesse, a été admirée, respectée, critiquée, vilipendée ». Loin des clichés attachés à leur milieu social et reliées par une même obstination, la lignée de femmes de cette famille lorraine force l’admiration. Toutes des femmes d’exception !  Femmes de fer est leur histoire. Nous suivonsleur parcours pendant trois siècles, tout au long de cet essai. De la Révolution à la Vème République, leurs destinées suivent l’aventure entrepreneuriale et industrielle des Wendel, entre l’acquisition des forges d’Hayange et leur engagement dans la Résistance. Écrit en duo par Alain Missoffe, dirigeant d’un groupe d’assurances et passionné d’histoire contemporaine, et Philippe Franchini, auteur d’une trentaine d’ouvrages historiques et de romans. Cette saga épouse les méandres de l’Histoire, …et se dévore.

Femmes de Fer. Elles ont incarnées la saga Wendel, Alain Missoffe et Philippe Franchini. Editions Tallandier. 336 pages. 21,50 . EAN9791021035676

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30 Juin

Graine de Sorcière Margaret Atwood

Graine de sorcière est brillant et digne de l’esprit chatoyant de Margaret Atwood. Ce dernier roman de l’écrivaine canadienne est une dystopie, à l’instar de la Servante écarlate mais ce dernier opus est inspiré de Shakespeare de sa puissance, de son souffle lyrique. Le lecteur est au coeur de la Tempête, dernière pièce écrite par Shakespeare et de ses personnages. Pour nous y plonger, comme en abyme, Margaret Atwood crée un univers romanesque autour de Félix, injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, qui disparaît, change de nom, s’installe dans une maisonnette au coeur de la forêt pour préparer sa vengeance. Douze années passent et une chance de renaître se présente à Felix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. De la drôlerie, de l’émotion, tout y est. A lire !

Margaret Atwood signe le quatrième roman d’une série pour le projet «Hogarth Shakespeare», qui invite des écrivains à réinventer les pièces de l’indétrônable dramaturge.

Margaret Atwood, traduit de l’anglais par Michèle Albaret-Maatsch, Robert Laffont, Paris, 2019, 360 pages. #robertlaffont

https://booknode.com/graine_de_sorciere, #NetGalley #Grainedesorciere

26 Juin

Au coeur d’un été tout en or – Anne Serre

Au coeur d’un été tout en or, – Lentement nous glissons sur […], un fragment de phrase emprunté à Lewis Carroll, et Anne Serre nous livre un savoureux recueil. Elle nous entraîne au fil d’étranges aventures, tout comme celles que vit Alice dans son pays des Merveilles. Anne Serre nous fait rencontrer, en trente-trois nouvelles, des personnages parfois étranges et des situations parfois bizarres. Une mère inconnue qui ressemble à Liz Taylor, un père tendrement aimé qui se prend pour Musset, un amant marié qui joue avec un revolver, un autre qui apparaît le jour de la mort de Beckett, des amies en Allemagne, en Corse, en Angleterre, dont parfois le souvenir a presque disparu, et un Je tantôt féminin, tantôt masculin, vulnérable ou assassin, apparaissent tour à tour. Ce recueil en forme d’autoportrait littéraire éclaté est aussi un voyage au cœur d’une bibliothèque. Un savoureux et subtil jeu de miroir qui reflète un peu de chacun de nous.

Le recueil a reçu en mai le prix Goncourt de la nouvelle.

 

Au coeur d’un été tout en or – @AnneSerre – #MercureDeFrance – 144 pages – mai 2020 – Prix conseillé : 14,80€ –

 

Anne Serre

10 Juin

Lettre d’amour sans le dire – Amanda Sthers

Alice a 48 ans. Elle a toujours eu l’impression d’être comme au Japon, un noppera-bô, un fantôme sans visage. Brisée affectivement dans sa jeunesse, elle aspire à être « réparée », à aimer, à sortir d’une boucle temporelle infernale, et entrevoit, soudain, la possibilité du bonheur. Elle tente un saut dans l’inconnu : écrire à Akifumi, un homme délicat, pour vivre enfin, et connaître l’amour. A travers cette longue lettre émouvante qu’elle écrit à ce masseur japonais, elle tente, avec ses mots, de sortir d’une carapace qu’elle s’est forgée au fil des années.

« Komerebi », c’est par ce mot que les Japonais désignent la lumière du soleil qui filtre à travers les feuilles des arbres , et, de ce roman filtre des rêves, des sensations nouvelles, des sentiments, des blessures, et aussi de très belles pages sur le Japon, le parfum de ses thés, les arômes de ses pâtisseries, la richesse de ses mots et de sa littérature. Un rayon de soleil finit toujours par réussir à traverser les bois les plus sombres : cette longue lettre émouvante, qu’Alice écrit à Akifumi est cet interstice lumineux. Cette belle lecture, avec son tempo particulier, est une peinture toute en subtilité du Japon. Amanda Sthers restitue le mystère de ce pays et l’attraction qu’il exerce sur nous, occidentaux. Sous sa plume, oscille l’optimisme et la mélancolie, comme les deux polarités masculines et féminines, ou celles du yin et du yang.

Amanda Sthers- Lettre d’amour sans le dire / Grasset, 140 pages, 14,50 € (ebook : 9,99 €).

Amanda Sthers

1 Mai

Il y a un seul amour – Santiago Amigorena

« Jamais. Jamais je n’aurais dû quitter tes bras pour venir dormir seul au musée Picasso ». Santiago Amigorena, l’auteur du Ghetto intérieur, écrit à celle qu’il aime, alors qu’il se retrouve une nuit de solitude volontaire, au milieu des œuvres d’art du Musée Picasso. « Puisque je suis venu seul au musée et que je dois y passer la nuit entière en ton absence, puisque la nuit sera inévitablement froide et longue, me permettrais-tu d’essayer de te parler de ce qui nous éloigne le plus, de ce qui nous blesse le plus – de ce dont il nous est toujours si difficile de parler de jour ? »

Entre les sculptures de Giacometti- exposition temporaire- et les œuvres de Picasso, s’ouvre une valse onirique et fluide, faite de solitude, et peuplée d’ombres qui s’interpellent. L’écrivain se laisse envahir par ce qui l’entoure et mêle lors de son insomnie : mots et marche dans le musée. Il y a un seul amour est une tentative de s’extraire de l’amour, de prendre la distance nécessaire pour tenter d’y mettre des mots. « La peinture est-elle l’ombre de l’amour ? Ou ne peut-on aimer une œuvre que comme on aime une ombre ? ». L’auteur explore dans ce bref récit onirique avec pudeur et profondeur le sentiment amoureux, l’écriture, les œuvres, et ce qui inextricablement les lie.

 

Santiago Amigorena- Il y a un seul amour / Stock «Ma nuit au musée», 120 pp., 16,50 € (ebook : 11,99 €).

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15 Avr

Un récit d’Anne Sinclair en hommage à son grand-père- La rafle des notables

Dans « La rafle des notables », Anne Sinclair se rattache  avec un récit, à son grand-père maternel, Léonce Schwartz. Elle tente de retracer son parcours, à partir de son arrestation, le 12 décembre 1941. Il a été l’un des 743 juins français envoyés dans un camp, situé non loin de Compiègne, côtoyant 300 juifs étrangers.

Trois mois durant, ces hommes auront froid et faim. Et l’on est « abasourdi de découvrir, dans ce décor, dans cette épreuve, une vie culturelle intense dans « le camp des Juifs » ». Des conférences pour transcender la lente et complète « extinction de toute personnalité humaine ». Comme la plupart de ses compagnons avocats, médecins ou magistrat de cette ignoble rafle, Léonce Schwartz ne sera pas envoyé pas à Auschwitz en mars 1942, il sera transféré au Val de Grâce, d’où sa femme le tirera.

Ce texte est court, sobre et éclaire avec l’appui de journaux de guerre, de témoignages et de lettres, un pan de l’histoire sur ces premières victimes, qui pendant l’Occupation française, crurent que médailles et statut social les protégeraient d’une abjecte extermination.

La rafle des notables

#NetgalleyFrance @AnneSinclair #Larafledesnotables #Grasset #luxembourgfeminin

 

10 Avr

L’école du Ciel – Élisabeth Barillé

Dans son dernier livre, L’école du ciel, Elisabeth Barillé nous entraîne à la rencontre de l’artiste oubliée, bergère et peintre, Aimée Castain. C’est dans un village adossé à d’austères collines de Haute-Provence que cette femme a tardivement développé ce don de peintre, façonné, en son for intérieur depuis l’enfance. « En 1965, le voisinage du peintre Jean-Claude Sardou, qu’elle voit travailler tous les jours, l’encourage à réaliser son premier tableau. ». Elle cessera de peindre en 2002. Les paysages de Haute Provence lui ont inspiré des tableaux singuliers et originaux, classés à tort dans la peinture naïve. C’est qu’ils sont le reflet d’une vie ralentie et humble à rebours du culte de son époque pour la vitesse.  L’école du ciel, se tisse avec le hasard qui conduit la narratrice et son compagnon à acheter la maison qui fut précisément celle d’Aimée Castain. L’aventure prend un tour inattendu lorsque Daniel s’enflamme pour l’œuvre de cette bergère et peintre Les histoires s’entrelacent et sont émouvantes. Chaque phrase de l’écrivaine peint une fresque en couleurs et en pointillé sur la liberté. Avec grâce et un sens unique des images, Élisabeth Barillé délaie son récit. Comment échapper à son histoire, traverser l’enfance et accomplir son destin ? : en se frottant à l’école du ciel certainement.

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27 Mar

Nos Rendez-Vous – Eliette Abécassis

« Dans la vie, on peut aimer plusieurs fois mais on a qu’un seul amour. » C’est ce fil narratif que tricote Eliette Abécassis dans son dernier roman « Nos rendez-vous ».

Amélie et Vincent se rencontrent, adolescents, à la Sorbonne à la fin des années 80. Dès cette scène, chacun ressent un coup de foudre sans oser l’avouer à l’autre. On suit en parallèle leur trajectoire intime et professionnelle, et chaque fois que les hasards de l’existence les remettent en présence, ce n’est pas « le bon moment ». Eliette Abécassis maintient un suspens autour du kairos – cette notion antique du temps – des rencontres manquées et de l’impossibilité de dire.

Femme de lettres, réalisatrice et scénariste française, l’auteure a relevé avec brio le défi d’écrire en 2020, le roman d’un grand amour qui traverse le temps. Ce bref récit campe aussi une époque, multiplie (hélas) les anaphores, mais il a un charme fou. Entre les lignes de « Nos rendez-vous » se love l’imaginaire du long chemin nécessaire pour se rencontrer soi-même et s’aimer avant d’aimer.

#NetGalleyFrance #Grasset #Nosrendezvous @ElietteAbecassis #luxembourgfeminin #RestezChezVous #PrenezSoindeVous #SenSortirSansSortir #vendredilecture

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13 Mar

La Probabilité Mathématique du Bonheur – Maxence Fermine – Michel Lafon

Pour ce #vendredilecture, découvrez « La Probabilité Mathématique du Bonheur » de Maxence Fermine.  Noah, quadra mais éternel adolescent, a l’impression de passer à côté de la vie qu’il s’était imaginé enfant. Comment devenir heureux et le rester ? Un soir, Noah consulte la toile et tape tout simplement : probabilité mathématique du bonheur. La première formule proposée est B = N+C+A.  Continuant ses recherches, Noah part en quête de cet absolu. Une rencontre va alors tout chambouler au-delà de toutes ses espérances.  Un roman dans la veine des romans #feelgood, où l’on retrouve la sincérité de @MaxenceFermine qui dans le don de soi partage l’un des paramètres de cette équation a priori insoluble. A prescrire en ces temps morose !

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