« Frémissements » par Susanna Fritscher au Centre Pompidou Metz
Dans le cadre des 10 ans du Centre Pompidou-Metz, Susanna Fritscher a planté au cœur de l’architecture blanche de Shigeru Ban et Jean de Gastines, une forêt de longs fils de silicone disposés dans l’espace et qui oscillent légèrement sous l’effet de courants d’air et transforment la galerie en un paysage sensible et onirique, autant qu’en une sphère de vibrations, jouant sur les flux d’air invisibles du bâtiment et sur la lumière naturelle. L’atmosphère y est douce et onirique, et devient au fil des pas, liquide, aérienne, vibratile. « Les matériaux que j’utilise, plastiques, films, voiles ou fils, sont si volatiles qu’ils semblent se confondre avec le volume d’air qu’ils occupent. Dans le jeu qu’ils instaurent dans et avec l’espace, la matérialité bascule et s’inverse : l’air a désormais une texture, une brillance, une qualité ; nous percevons son flux, son mouvement. Il acquiert une réalité palpable, modulable – une réalité presque visible – ou audible, dans mes œuvres les plus récentes qui peuvent se décrire en termes de vibration, d’oscillation, d’onde, de fréquence… » précise Susanna Fritscher qui dompte et orchestre à l’unisson, ces fils aux corps des visiteurs-promeneurs, invités à se détacher de la pesanteur. Cet environnant rend également perceptible l’instabilité du temps présent et ses frémissements figurent alors un prélude ou une invitation à de possibles soulèvements.
Crédit photo : Susanna Fritscher, Frémissements, 2020