Il y a un seul amour – Santiago Amigorena
« Jamais. Jamais je n’aurais dû quitter tes bras pour venir dormir seul au musée Picasso ». Santiago Amigorena, l’auteur du Ghetto intérieur, écrit à celle qu’il aime, alors qu’il se retrouve une nuit de solitude volontaire, au milieu des œuvres d’art du Musée Picasso. « Puisque je suis venu seul au musée et que je dois y passer la nuit entière en ton absence, puisque la nuit sera inévitablement froide et longue, me permettrais-tu d’essayer de te parler de ce qui nous éloigne le plus, de ce qui nous blesse le plus – de ce dont il nous est toujours si difficile de parler de jour ? »
Entre les sculptures de Giacometti- exposition temporaire- et les œuvres de Picasso, s’ouvre une valse onirique et fluide, faite de solitude, et peuplée d’ombres qui s’interpellent. L’écrivain se laisse envahir par ce qui l’entoure et mêle lors de son insomnie : mots et marche dans le musée. Il y a un seul amour est une tentative de s’extraire de l’amour, de prendre la distance nécessaire pour tenter d’y mettre des mots. « La peinture est-elle l’ombre de l’amour ? Ou ne peut-on aimer une œuvre que comme on aime une ombre ? ». L’auteur explore dans ce bref récit onirique avec pudeur et profondeur le sentiment amoureux, l’écriture, les œuvres, et ce qui inextricablement les lie.
Santiago Amigorena- Il y a un seul amour / Stock «Ma nuit au musée», 120 pp., 16,50 € (ebook : 11,99 €).